C'est un goût sur tes lèvres, juste après les baisers
Une amertume à peine devinée...
Combien de coups, crois-tu, avant que tu dénonces ?
Combien de peurs avant de supplier ?
Combien de jours de faim, as-tu la réponse ?
Avant de te battre, avant de ramper.
Combien de pouvoir, avant d'en abuser ?
De désillusions avant de quitter ?
Combien d'alcool pour tenir à la mine ?
De chantages avant que tu ne t'inclines ?
C'est un goût sur tes lèvres, juste après les baisers
Une amertume à peine devinée
Rien qu'un goût sur tes lèvres, qui es-tu, n'es-tu pas ?
Peut-être plus ou bien moins que tu crois
Combien d'années pour élever un enfant ?
Mais pour l'égorger c'est juste un instant.
Combien de rêves en route abandonnés ?
D'"automensonges" pour se contenter ?
Combien de verres pour que tombe ton masque ?
Combien de faux adieux, de come-back ?
Combien d'échecs avant que l'on comprenne ?
Et d'autos brûlées pour voter FN ?
C'est un goût sur tes lèvres, juste après les baisers
Une amertume à peine devinée
Rien qu'un goût sur tes lèvres, une infime méfiance
Qui se cache sous les apparences ?
C'est un goût sur tes lèvres, rien qu'un goût sur tes lèvres
C'est un goût sur tes lèvres...mmh...
Combien de temps pour la routine en amour ?
Aux hôpitaux pour ne plus dire bonjour ?
Combien d'images pour être concerné ?
Quel quotat d'étrangers pour s'intégrer ?
Combien de pression pour lâcher les principes ?
Et de désirs pour tromper et mentir ?
Combien de solitude sans appel au secours ?
De "tout le monde le fait" pour faire à ton tour ?
Combien d'argent, de succès pour changer ?
Combien de cons contre un seul à lyncher ?
Combien de mots pour blesser ou guérir ?
Combien d'espoir avant un bidonville ?
Combien ?
A ton avis ?
Combien ?...
Un Goût Sur Tes Lèvres
- Marjolaine
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Un Goût Sur Tes Lèvres
Dernière modification par Marjolaine le jeu. 16 juin 2005, 04:05, modifié 1 fois.
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C'est une chanson qui interroge sur nos limites.
Extraits d'inerview:
Eric Jean-Jean : Il y a une autre chanson qui est à mon avis un des textes le plus fort que j'ai lus et entendus sur cet album : "Un goût sur tes lèvres". Je vais recommencer ma question, comment elle est née cette chanson ?
Jean-Jacques Goldman : C'est une déclinaison, effectivement, là, tu as raison quand tu disais que ça te rappelait d'autres thèmes, mais c'est tout à fait "Si j'étais né en 17 à Leidenstadt", c'est les interrogations qu'on peut avoir sur comment, puisque nous, on vit vraiment de façon très confortable et très tiède, c'est-à-dire, on n'aura jamais chaud, on n'aura jamais froid, on n'aura jamais faim… on l'a jamais eu en tout cas, on n'aura jamais soif, on n'aura jamais peur, on ne saura jamais comment on réagirait si tout à coup, on nous met dans une pièce et puis qu'on n'a pas à bouffer pendant trois, quatre jours et puis tout à coup, on nous met un bout de pain et puis on est six : qu'est-ce qu'on fait ?
Eric Jean-Jean : "Combien de pressions pour lâcher tes principes".
Jean-Jacques Goldman : Tiens, ça c'est des choses que tu connaîtras ou… ça par contre, on est sujet à ça.
Eric Jean-Jean : Tu as suivi aujourd'hui forcément ce qui ce passe et est-ce que tu as envie d'en parler ?
Jean-Jacques Goldman : Qu'est-ce que tu veux dire ? Le seul truc qu'on peut dire, c'est que la vie ne sera pas un long fleuve tranquille. C'est-à-dire que même quand on est dans un pays en paix, et on a vraiment cette chance, nous, on est nés une des premières générations à ne pas avoir fait la guerre. Je suis né en 51 et même les grands frères sont allés en Algérie, ils ont été réquisitionnés, ce n'était pas que l'armée de métier qui y allait. Et puis, nous, on n'y a pas été, donc on a l'impression qu'on peut vivre maintenant dans un monde où il n'y aura plus de guerres, où il n'y aura plus de maladies… et bien, si, il y a encore des maladies, il y a encore des choses qui se passent, des insécurités, il y aura encore des problèmes et il y aura toujours ça, enfin, il y aura toujours…
Paroles et musiques
RTL, le 15 décembre 2001
--------------------------------------------------------------------------------
Laurent Boyer : Je viens à "Un goût sur tes lèvres", le Rythm and Blues de l'album. J'ai dit Rythm and Blues parce qu'il y a une section de cuivre.
Jean-Jacques Goldman : Oui.
Laurent Boyer : Jusqu'où il faut aller pour qu'on comprenne les choses ?
Jean-Jacques Goldman : Jusqu'où il faut aller pour qu'on se comprenne soi, déjà. C'est-à-dire : de quoi sommes nous capables…
Laurent Boyer : On peut tout endurer.
Jean-Jacques Goldman : On vit dans la tiédeur nous, c'est à dire, on n’a pas mal, on n’a pas froid, on n’a pas chaud, on n’a pas faim, on n’a pas soif, on n’a pas peur. Et dans ces conditions là, comment on réagirait…Moi c'est quelque chose qui m'obsède.
Laurent Boyer : Jusqu’où faut-il aller pour comprendre, c’est ce que j’ai mis à propos de cette chanson. Tu t’es posé ces questions-là ?
Jean-Jacques Goldman : Ouais.
Laurent Boyer : "Combien de voitures brûlées pour voter F.N." ?
Jean-Jacques Goldman : Moi ça va, on ne me fait pas brûler ma bagnole, on ne m’agresse pas. Combien il m’en faudrait pour qu’un jour j’explose et je passe à l’irraisonnable, tu comprends ?
Laurent Boyer : Ce qui donne de la compassion pour ceux qui parfois faillissent devant les événements.
Jean-Jacques Goldman : Oui, tout à fait. Je me demande si j’aurais fait beaucoup mieux.
Fréquenstar
M6, le 16 décembre 2001
Extraits d'inerview:
Eric Jean-Jean : Il y a une autre chanson qui est à mon avis un des textes le plus fort que j'ai lus et entendus sur cet album : "Un goût sur tes lèvres". Je vais recommencer ma question, comment elle est née cette chanson ?
Jean-Jacques Goldman : C'est une déclinaison, effectivement, là, tu as raison quand tu disais que ça te rappelait d'autres thèmes, mais c'est tout à fait "Si j'étais né en 17 à Leidenstadt", c'est les interrogations qu'on peut avoir sur comment, puisque nous, on vit vraiment de façon très confortable et très tiède, c'est-à-dire, on n'aura jamais chaud, on n'aura jamais froid, on n'aura jamais faim… on l'a jamais eu en tout cas, on n'aura jamais soif, on n'aura jamais peur, on ne saura jamais comment on réagirait si tout à coup, on nous met dans une pièce et puis qu'on n'a pas à bouffer pendant trois, quatre jours et puis tout à coup, on nous met un bout de pain et puis on est six : qu'est-ce qu'on fait ?
Eric Jean-Jean : "Combien de pressions pour lâcher tes principes".
Jean-Jacques Goldman : Tiens, ça c'est des choses que tu connaîtras ou… ça par contre, on est sujet à ça.
Eric Jean-Jean : Tu as suivi aujourd'hui forcément ce qui ce passe et est-ce que tu as envie d'en parler ?
Jean-Jacques Goldman : Qu'est-ce que tu veux dire ? Le seul truc qu'on peut dire, c'est que la vie ne sera pas un long fleuve tranquille. C'est-à-dire que même quand on est dans un pays en paix, et on a vraiment cette chance, nous, on est nés une des premières générations à ne pas avoir fait la guerre. Je suis né en 51 et même les grands frères sont allés en Algérie, ils ont été réquisitionnés, ce n'était pas que l'armée de métier qui y allait. Et puis, nous, on n'y a pas été, donc on a l'impression qu'on peut vivre maintenant dans un monde où il n'y aura plus de guerres, où il n'y aura plus de maladies… et bien, si, il y a encore des maladies, il y a encore des choses qui se passent, des insécurités, il y aura encore des problèmes et il y aura toujours ça, enfin, il y aura toujours…
Paroles et musiques
RTL, le 15 décembre 2001
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Laurent Boyer : Je viens à "Un goût sur tes lèvres", le Rythm and Blues de l'album. J'ai dit Rythm and Blues parce qu'il y a une section de cuivre.
Jean-Jacques Goldman : Oui.
Laurent Boyer : Jusqu'où il faut aller pour qu'on comprenne les choses ?
Jean-Jacques Goldman : Jusqu'où il faut aller pour qu'on se comprenne soi, déjà. C'est-à-dire : de quoi sommes nous capables…
Laurent Boyer : On peut tout endurer.
Jean-Jacques Goldman : On vit dans la tiédeur nous, c'est à dire, on n’a pas mal, on n’a pas froid, on n’a pas chaud, on n’a pas faim, on n’a pas soif, on n’a pas peur. Et dans ces conditions là, comment on réagirait…Moi c'est quelque chose qui m'obsède.
Laurent Boyer : Jusqu’où faut-il aller pour comprendre, c’est ce que j’ai mis à propos de cette chanson. Tu t’es posé ces questions-là ?
Jean-Jacques Goldman : Ouais.
Laurent Boyer : "Combien de voitures brûlées pour voter F.N." ?
Jean-Jacques Goldman : Moi ça va, on ne me fait pas brûler ma bagnole, on ne m’agresse pas. Combien il m’en faudrait pour qu’un jour j’explose et je passe à l’irraisonnable, tu comprends ?
Laurent Boyer : Ce qui donne de la compassion pour ceux qui parfois faillissent devant les événements.
Jean-Jacques Goldman : Oui, tout à fait. Je me demande si j’aurais fait beaucoup mieux.
Fréquenstar
M6, le 16 décembre 2001
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Bon c'est vrai, en relisant, j'ai déjà bcp moins cette impression...
En fait, je n'ai retrouvé qu'un passage où vraiment on a du mal à suivre, celui-là :
En fait, je n'ai retrouvé qu'un passage où vraiment on a du mal à suivre, celui-là :
Mais bon, le passage m'a suffisament marquée pour que j'ai cette impression tout au long de l'interview, avec les "oui", les "ouais" très explicatifs...JeffJeff a écrit :Jean-Jacques Goldman : Tiens, ça c'est des choses que tu connaîtras ou… ça par contre, on est sujet à ça.
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